L’espace urbain est le lieu d’inspiration et d’expression de mon travail artistique.
Il peut être déclenché par une invitation à intervenir quelque part, une forme de commande. L’important est alors de révéler les potentialités du lieu, dans une relation quotidienne à celui-ci. La forme doit prendre du recul par rapport à ce qui s’y passe, cela peut devenir tellement important qu’on ne voit plus l’objet artistique. C’est ce que je recherche. Il s’agit d’ajouter à l’expérience du moment, et de trouver comment faire œuvre avec cela. Mes propositions artistiques provoquent le moment où l’on s’arrête. Ce sont des lieux de refuge, de pause, des champs de vision. Alors la barrière invisible avec l’objet artistique tombe, et chacun peut se l’approprier instinctivement comme un territoire accueillant à explorer, à pratiquer, à prolonger.
Un second volet, complémentaire dans ma démarche artistique, consiste à comprendre de quoi est composé cet « ailleurs » des mégapoles du monde entier. Je les arpente de manière systématique, je documente, je collecte des objets de manière virtuelle. Je joue ensuite de la distance entre les lieux en assemblant ces objets. Sculptures praticables ou modélisation numériques, elles offrent l’expérience d’une coprésence avec des espaces qui auraient pu ne jamais se rencontrer.
Ce qui m’intéresse, grâce à ces « sculptures-lieu », c’est, par des moyens esthétiques, intellectuels, mais aussi par le corps tout entier, de créer une relation entre une personne et un objet. Et que cette relation fasse lieu.